Roullée

Mairie de Roullée

Horaires d'ouverture:

Mercredi de 13h30 à 17h30

Vendredi de 17h à 19h (permanence du maire)

Tel : 02 43 97 83 67

mairie.roullee@wanadoo.fr

L'ORIGINE DU NOM

Plusieurs explications sont avancées il viendrait de Roelaria signifiant peut-être « Roue du Moulin », ou de Rouillers, rouille, oxyde ferrique allusion à la fontaine minérale ferrugineuse de Launay et au lieu de Rougemare. Enfin ce nom pourrait provenir des nombreux dévalements d'eau qui arrivaient en trombe de la forêt

SITUATION GÉOGRAPHIOUE

Commune la plus septentrionale, elle a en outre le privilège de recevoir la première, en notre département, la rivière qui lui a donné son nom la Sarthe, sur un parcours de 7 km, traçant au nord la limite avec le département voisin, et même la région voisine, la Normandie.

En bordure, les vertes prairies d'aujourd'hui n'étaient autrefois qu'un vaste marécage C'est vers 161 O que Sully, ministre attentif à l'agriculture, décide de faire drainer ce marécage.

À cette fin, il fait venir 200 Hollandais qui effectuent le travail Par la suite on construit un barrage pour éviter que la Sarthe n'inonde certains champs, et le cours de la rivière fut ainsi légèrement dévié

Deux petits cours d'eau, I'Autrèche sur 2,5 km à l'Est et le ruisseau du Chédouet, sur 5,5 km à l'Ouest complètent l'hydrographie du territoire.

En 1820, la commune possède l'un des plus beaux moulins à eau du département, établi sur la rive gauche de la Sarthe, près du château de Garenne dont il dépend Il a deux roues, parallèles, et deux meules il moud à la grosse et à la Lyonnaise

Le travail industriel consiste en la fabrication de pièces de toiles grâce à quatre ou cinq métiers

Actuellement, Roullée s'enorgueillit d'une zone naturelle et d'un parcours de pêche avec aire de pique-nique à proximité

UN PEU D'HISTOIRE

La tradition orale rapporte que ce village fut incendié quatre fois. Il est certain qu'à la fin du xi siècle, il y eut de féroces combats dans cette région du Saosnois Plus tard la Guerre de Cent Ans, y fut dévastatrice. Le bourg était alors plus important s'étendant jusqu'aux deux châteaux de Garenne et de Bonnebos sur un km plus au nord, alors qu'à notre époque, il n'existe 

seulement qu'une « Grande Ru, la population se répartissant aussi dans les nombreux lieux­dits aux noms parfois très évocateurs « Le Châtelet », « le Ressort », « Sainte-Prière », «la Maladrerie », « Parc Sarrazin », « Villiers», « Bel­Air », « le Haut-Chemin », « Rougemare», « La Mare », « les Planches », « La Chesnaie », « Launay », « la Boir

La cure était à la présentation du Prieuré Saint­Martin du Vieux Bellême, dans le Perche, et la seigneurie de paroisse était annexée à la terre de Garenne.

PATRIMOINE

Église de la Sainte Trinité

Elle est dédiée à la Sainte-Trinité (fête patro­nale début juin) Si les fondations remontent au xi° siècle, elle a été remaniée à plusieurs époques et présente donc divers styles. Au xvi siècle, la flèche du clocher était placée au milieu de la toi­ture et était remarquable par son élégance et son élévation 100 pieds de hauteur soit 55 mètres environ

Fin décembre 1855, un terrible incendie provoqué par la foudre, la détruisit et fit fondre 

la cloche Le clocher ne fut reconstruit qu'en 1855, mais, à l'extérieur devant le porche sur une tour avancée, une originalité qui n'avait guère été du goût du curé d'alors qui écrivait « une espèce de tour construite à grands frais » D'autres restaurations suivirent fin xrx, après un autre orage, en 1879, à la suite duquel « tout était massacré »

En 1 995, suite à un nouvel incendie, le clo­cher, édifié sur une tour, fut démoli et recons­truit sur la nef

LE'ensemble de l'édifice est voûté en berceau de bois Le porche, éclairé par un oculus quadri lobé, conserve une ouverture romane, désor­mais murée. L'intérieur de l'église présente une seule nef, sans chapelle en croisillon, elle abrite des bancs fermés et un monument funéraire datant de 1925 Les vitraux de la nef, du xIX" Siècle, sont ornés de trois fleurs. Au milieu de la nef, un très beau « Christ en Croix», en bois polychrome, accueille les fidèles.

Le Retable de la Trinité

Dans le chœur, un magnifique retable couvre entièrement le fond de l'église

Au centre, au premier niveau, une très belle toile, œuvre d'un peintre alençonnais, figure une descente de croix Au dessus, Le Trône de grâce - une Trinité sculptée- Le père, vêtu d'une chape et coiffé d'une tiare, est assis Il pose une main sur un globe terrestre surmonté d'une croix et tient, dans son autre main, un sceptre , Le fils, représenté sous les traits d'un jeune homme, porte sa croix, Le Saint-Esprit, symbolisé par une colombe, étend, au-dessus d'eux, ses ailes déployées

Le Trône de grâce est la plus ancienne image trinitaire imprimée dans le diocèse du Mans, en 1571 Ce thème daterait du xi siècle.

À gauche, une statue de Saint-Joseph por­tant l'enfant Jésus, puis dans une autre niche, une splendide statue polychrome du xv siècle qui est classée.

À droite, une statue du Sacré-Ceur de Jésus, et dans la seconde niche, la statue de Sainte Anne avec la Vierge enfant, du xvi siècle.

 

Fait exceptionnel

 

En 1794, l'église de Roullée possédait encore ses trois cloches, datées de 1575, 1706 et 1 772, alors que bien des paroisses avaient vu les leurs « s'envoler » pour être transformées en monnaie ou en canons. Si l'église put conserver la plus ancienne de ses cloches, en revanche, une fut envoyée à Mamers pour y être fondue et la dernière, la plus petite, fut donnée à l'église de Lignière.

Actuellement, l'église a conservé cette unique cloche mais fondue et refondue. En 1855, elle fut baptisée Justine Michèle, puis, en 1865 Justine Mathilde. Elle pèse entre (500 et 570 kg)

Devant l'église une Croix du xvie siècle, éri­gée sur un monticule de pierres, paraît assez ancienne et pourrait avoir une signification sym­bolique.

Le cimetière entoure l'église.

 

Manoir de Garenne xv siècle en pierres

 

Le manoir, tel qui se présente aujourd'hui, a probablement remplacé celui qui existait au xi° et xi! Siècle. Il comporte une tourelle oct0­gonale éclairée par une lucarne, au sommet de laquelle était la prison La porte d'entrée du corps de logis est surmontée d'une moulure en ogive.

L'une des fenêtres du premier niveau est sur­montée d'un blason, l'autre est à meneaux Une fenêtre à meneaux est également conservée au second niveau

Au XIe siècle, la terre de la Garenne fait par­tie des possessions de la maison Talvas, au milieu du xi siècle, Guillaume III, Comte d'Alen­çon, du Perche et Baron du Saosnois, la donne à Robert, son fils naturel En 1668, Jacques de Caumont, Duc de la Force, Chevalier et Marquis de Boisse, rend hommage au Baron du Saosnois pour la terre de Garenne.

En 1684, Mathurin Le Jariel, écuyer, achète le domaine maison seigneuriale, terres, métaries et étangs. Son fils, Jean-Baptiste est conseiller du roi en sa cour des Aydes. Sa descendance, par les femmes, restera propriétaire jusqu'en 1 756, date à laquelle Pierre Cureau, négociant, échevin au Mans et conseiller du roi, achète l'en­semble de la seigneurie.

Le 22 juillet 1789, à Ballon, Pierre Cureau et son gendre, Monsieur de Montesson, connu­rent une fin tragique, lors d'une émeute popu­laire. Sa fille, Madame de Montesson, émigre en Suisse et ne rentre en France qu'en 1801 Pen­dant ce temps, les scellés sont apposés sur le manoir La maison et les terres sont vendues comme biens nationaux, en 1 799

Monsieur Cureau, le fils, en rachète une grande partie pour préserver le patrimoine Madame de Montesson récupérera la moitié de ses possessions à Roullée. En 1829, elle vend Garenne et ses dépendances à Jean-Gabriel Lecointre, banquier dont le fils, Gerasime Lecointre, sera l'un des bienfaiteurs de la paroisse au cours de la seconde moitié du xrx siècle.

La demeure se transmet dans la famille par héritages successifs, les descendants s'y instal­lent en 1942, et commencent à la restaurer et le fermier réintègre les dépendances. À la fin du xx° siècle, le manoir appartient à l'une des héri­tières de la famille Lecointre, Madame Masque

lier propriétaire actuelle.

 

Bonnebos Château fantôme

Du xil au xvi siècle, les documents ass0­cient les seigneuries de Garenne et de Bonne­bos. Peu après, on trouve Noble homme Fran­çois Le Coustelier, sieur de Bonnebos, à Alen­çon, en 1655 Messire François Le Coustelier, chevalier, Seigneur de Bonnebos Depuis fort longtemps, il ne reste plus rien du château, aucune trace sur le terrain, ni sur le papier! Si on s'en rapporte à la tradition orale, qui ne date pas les faits « Le clocher de l'église est la cause du malheur d'un petit seigneur du coin» Entre le Manoir de Garenne, appartenant au seigneur le plus puissant du lieu, et le clocher, se trouvait le manoir du petit seigneur en question qui lui masquait le clocher Il le fit donc raser tout simplement!

« On a du mal à croire qu'il s'agisse de Bon­nebos » Un fait certain, la carte de Cassini, très détaillée, établie en 1761, n'en fait pas mention La destruction est donc antérieure à cette date.

 

Manoir La Loge du xv siècle (pierres et tuiles).

Cette élégante et sobre habitation se trouve sur la route de Saint Paul, à proximité du Prieuré de Saint Paul, On sait peu de chose, les recherches étant restées vaines

Au moment de la révolution, elle était habi­tée par une famille Alleaume du même nom que le Prieur La confusion se fait fréquemment avec le château des Loges en Hauterive (Orne) dont une héritière avait épousé le seigneur de Saint Paul Mais il n'y a aucun rapport.

La cloche et la girouette sont d'origine.

 

 

Maison dans le bourg de Roullée au lieu-dit « Le Masney »

Cette maison, avec sa tourelle, a été construite au xv siècle, sur les ruines d'une très ancienne demeure, vraisemblablement détruite 

pendant la guerre de 100 ans, mais dont sub­sistait un pignon ayant conservé les jambages de deux cheminées superposées datant du xIv" siècle.

Ce logis a subi, au xvi siècle, d'importantes transformations au niveau des ouvertures et de la toiture. La date de 1655 apparait sur la souche de la cheminée de gauche.

LE'accès au premier étage se fait par un esca­lier enfermé dans la tourelle accolée à l'arrière. Les marches, en bois, sont massives

La cuisine a conservé sa dalle d'évier au sol, ainsi qu'un four à pain La grange à colombage comprenant le pressoir, l'écurie et la cave, est datée de 1 7 40

Selon Eric Yvard, historien, le XVIIe siècle est marqué par trois générations de propriétaires les du Mans en tant que fermiers généraux des seigneurs de Garenne et Bonnebos à Roullée, et de la Chatellenie de la Tournerie à Louzes, ils étaient en fait les hommes d'affaires des sei­gneurs de la région

D'autres lieux évoquent la présence de petits seigneurs « Le Gué du Bois » qui fut le manoir 

d'une famille de Rieux, « la Droulinière » dont la façade principale est ornée d'un gâble. Les armes de l'écusson, gravé dans la pierre, ne sont pas identifiées La prairie de « Roncherolles », jouxtant le Manoir de la Loge fut, dit-on, I'hip­podrome des Ducs d ' Alençon

 

La Population

Au moment de la Révolution plusieurs prêtres, victimes de persécution, trouvèrent asile et abris sûrs, chez certains habitants de la com­mune dont la plupart étaient « charitables même vis-à-vis des étrangers » En 1902, un rapport officiel disait la population « très à son aise, mais pas de grosses fortunes » et ajoutait « les habi­tants sont paisibles et religieux »

Peu à peu la population s'est trouvée bras­sée. Les municipalités ont mis tout en œuvre pour maintenir un esprit de village sachant évo­luer

 

Autres temps, autres moeurs

« En 1684, l'Assemblée des habitants recon­naît que Monsieur Le Jariel, Seigneur de Roullée, Garenne, Bonnebos, comme haut- justicier, patron et fondateur de l'église et paroisse dudit Roullée, a droit aux pièces nominales, que seul, il peut avoir son banc dans le chœur, du côté de l 'évangile, avec ses armes frontispice du maître-autel; que la fabrique est obligée, chaque année, la veille de Noël, d'envoyer le sacristain et le procureur de fabrique au manoir de Garenne pour avertir le seigneur et dame ou, en leur absence, leur receveur ou fermier, de venir à la messe du point du jour et les accom­pagner en cérémonie, avec des flambeaux; qu' il lui appartient, en outre, de nommer les procureurs de fabrique de ladite églis

 

 

Date de dernière mise à jour : 24/01/2023